Cameroun : critiquer le président Paul Biya est assimilé à du terrorisme

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Autorités administratives, forces de l'ordre et services secrets procèdent aux arrestations ou aux enlèvements des citoyens qui dénoncent la gouvernance du président camerounais, Paul Biya,  91 ans dont 42 passés au pouvoir, 

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A un an de l’élection présidentielle au Cameroun prévue en 2025, le climat politique est particulièrement bouillant. Les autorités administratives multiplient des actes d’intimidation contre les partis d e l'opposition. Le gouvernement met en garde les prétendants à la succession de Paul Biya (en fonction depuis 1982) contre leur tentative de s’unir en vue de l’élection. Une épée de Damoclès est également mise au-dessus de leur tête au sujet d'une éventuelle contestation des futurs résultats de la présidentielle. 

Junior Ngombe, coiffeur exerçant dans la capitale économique Douala vient de faire les frais de son activisme. Le jeune de 23 ans a été libéré de prison le 31 juillet 2024 après une semaine de détention dans les geôles de la gendarmerie. Son crime est est de sensibiliser les Camerounais via le réseau social Tiktok sur la nécessité de s’inscrire massivement sur les listes électorales en vue du changement de gouvernance par les urnes. Ngombe est aussi reproché de préparer ses compatriotes à contester les éventuelles fraudes électorales du parti au pouvoir le RDPC

Dans la même dynamique de  répression politique, le gouvernement a obtenu de la République gabonaise voisine l’extradition vers le Cameroun d’un de ses ressortissants, commerçant à Libreville. Ramon Cotta, interpellé, le 17 juillet, est connu pour ses critiques acerbes contre le régime quarantenaire de Paul Biya. Via les réseaux sociaux, il appelle ses compatriotes à un réveil pour la « libération du Cameroun ». 

Les arrestations de Junior Ngombe et Ramon Cotta suscitent la peur, mais aussi une levée de bouclier des acteurs politiques et de la société civile notamment. Ces derniers réclament la fin des poursuites contre les mis en cause.  

A noter qu’un arrêté pris le 16 juillet 2024, signé du préfet du département du Mfoundi, dont fait partie la capitale Yaoundé, met en garde quiconque dénonce les tares du gouvernement, surtout du président de la République Paul Biya, qui pourrait tenter de briguer un énième mandant à 92 ans d'âge. La critique pouvant être considérée comme acte terroriste, expose l’auteur à une expulsion du département du Mfoundi. 

  Par Djimi Ahmadou Ahidjo 

 

 

 

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